Revue de presse Asie - 9 septembre 2015

Renaissance post-Fukushima, sérénité de la junte thaïlandaise et vente de viande suspendue en Inde

Copie d’écran du site The Irrawady, le 9 septembre 2015.
Copie d’écran du site The Irrawady, le 9 septembre 2015.

ASIE DU NORD-EST

Japon : la renaissance de la ville de Naraha, 4 ans après Fukushima

The Japan Times – Naraha est devenue la première de sept villes totalement évacuées après le désastre de Fukushima en mars 2011 à rouvrir ses portes le week-end dernier. Depuis, on y observe quelques timides signes de vie, note The Japan Times : des maisons sont rénovées, parfois un camion de livraison passe et une échoppe de nouilles a ouvert pour les quelques employés qui ont choisi de rentrer. L’herbe recouvre pourtant encore les rails des chemins de fer et des milliers de sacs de déchets radioactifs sont entreposés à l’extérieur de la ville.
En mars 2011, Naraha comptait 7400 habitants ; seulement un dixième prévoit de s’y réinstaller. Les premiers à avoir sauté le pas sont des personnes âgées, qui confient au journal n’avoir « pas assez d’énergie pour recommencer à zéro ailleurs ». Les écoles, elles, ne rouvriront que dans deux ans et les familles avec enfants s’inquiètent du taux de radiation résiduel ; selon les autorités japonaises, il se situerait néanmoins en dessous du seuil de tolérance annuel. Les habitants sont munis d’un dosimètre personnel pour contrôler leur taux de radiation. Ce ne sera jamais pareil qu’avant, soupire pourtant un charpentier. Il regrette que les décontamineurs, qui vont travailler aux abords de Naraha au démantèlement du réacteur numéro 1 de Fukushima pendant au moins 40 ans, surpassent désormais le nombre d’habitants.

Chine : Pékin célèbre en grande pompe son emprise sur le Tibet

The Irrawaddy avec AP – Le président chinois Xi Jinping a décidément le goût des parades. Il y a 50 ans, le Tibet devenait une région semi-autonome de la République populaire de Chine. Hier, Pékin a donc organisé de grandes célébrations devant le palais du Potala à Lhassa, à grands renforts de danses d’écoliers, de lâchers de ballons… et de défilé militaire. Dans son discours, Yu Zhengsheng, un haut représentant du Parti communiste chinois, a souligné que grâce au PCC le Tibet avait vu son PIB multiplié par 68. Il a aussi eu un petit mot pour le Dalaï-Lama, estimant que ses tentatives de division et de sabotage avaient toutes échoué. Ce dernier, actuellement au Royaume-Uni, n’a pas commenté.

Chine : le gros appétit d’Uber

South China Morning Post avec Reuters – Uber va finalement s’implanter dans deux fois plus de villes que prévu en Chine. Le précédent objectif avait pourtant été fixé il y a moins de trois mois. Le groupe américain, présent actuellement dans 20 localités, doit faire face à un rival local, Didi Kuaidi, mais détiendrait toujours – ce sont ses chiffres – entre 30 et 35% du marché chinois du transport en voitures individuelles. La bataille entre les deux sociétés s’annonce serrée : Uber annonce avoir levé 1,2 milliard de dollars de financement pour sa filiale en Chine, mais selon Reuters, son concurrent est parvenu à récolter plus du double (3 milliards)…

Chine : les résidences endommagées de Tianjin rachetées par l’Etat

China Daily – Rénover ou revendre : le gouvernement chinois offre le choix aux propriétaires de résidences endommagées par l’explosion du 11 août à Tianjin. Les maisons, indique le China Daily, seront rachetées jusqu’à 1,3 fois le prix du marché avant l’accident. Si le propriétaire choisit de conserver son domicile, il recevra un dédommagement correspondant à 16% du prix du bien – les fenêtres, les portes et les parties communes des immeubles étant rénovées aux frais de l’Etat.

ASIE DU SUD-EST

Thaïlande : 20 mois de junte ? Pas de problème

Voice TV – Tête ronde, ramassé sur lui-même, ton traînant et nasillard, Prawit Wongsuwan, vice-Premier ministre thaïlandais, est un personnage dont l’intensité du charisme ne fait plus de doute pour personne. Ses déclarations sont souvent mémorables et méritent l’inscription dans le grand registre de l’Histoire. Dernière en date, rapportée par Voice TV : « Les Thaïlandais supporteront très bien que les militaires restent vingt mois de plus au pouvoir » (après le rejet du projet de constitution par une assemblée pro-militaire dimanche dernier). Le général annonce des élections pour la mi-2017 « à condition qu’il n’y ait pas de conflit dans la société »

Cambodge : 5 morts dans une boite de nuit à Phnom Penh

The Phnom Penh Post – C’est la deuxième fois (en deux ans) que le Key Club est ravagé par un incendie. Dans le premier, la femme et la belle-sœur du gérant avaient trouvé la mort. Cette fois, trois adolescents et deux employés sont décédés. Les premiers éléments de l’enquête pointent un défaut dans l’installation électrique. Des décors hautement inflammables auraient aussi facilité la propagation du feu qui n’a pu être éteint que deux heures plus tard hier. Ces défauts électriques sont la première cause d’incendie dans le royaume, note le directeur d’une compagnie de sécurité privée. Selon lui, les réglementations en la matière sont négligées. « Certains commerces ont l’obligation de se plier aux normes internationales, mais au sein du Cambodge, il n’y a pas de norme », explique-t-il.

Philippines : qui prendra la relève de Benigno Aquino ?

The Financial Times – De grandes difficultés attendent celui qui reprendra bientôt les rênes des Philippines, note le FT. Les objectifs de 7% de croissance n’ont pas été atteints au 1er et au 2ème trimestre et le taux de chômage est l’un des plus élevés de la région. Malgré les efforts du président, la lutte contre la corruption en est à ses balbutiements. Pourtant, les candidats se pressent pour succéder à Benigno Aquino. Parmi eux, le FT relève Manuel Roxas, le dauphin du chef de l’Etat et actuel secrétaire à l’Intérieur. Mais il manquerait de soutiens. Bien plus populaire : la sénatrice Grace Poe, qui pourrait devenir vice-présidente sur le ticket Roxas. Le vice-président actuel Jejomar Binay est embourbé dans une affaire de corruption – il nie l’ensemble des accusations – mais conserve un fort ancrage en milieu rural. Enfin, le sénateur et fils de l’ancien président Marcos pourrait lui aussi se présenter à la présidentielle de 2016…

Indonésie : 11 ans après l’assassinat de Munir

The Jakarta Post – Le gouvernement indonésien promet de garder un oeil sur l’affaire Munir Said Thalib, mais souligne qu’il n’est pas de son ressort de retrouver l’auteur du crime. Il y a un peu plus de 11 ans, le 7 septembre 2004, ce grand défenseur des droits humains en Indonésie était empoisonné à l’arsenic lors d’un vol en direction d’Amsterdam. Le pilote de la compagnie Garuda Indonesia, Pollycarpus Budihari Priyanto, a passé six ans derrière les barreaux avant d’être libéré en novembre l’année dernière. La femme de celui qui était affectueusement appelé « Munir » a récemment demandé au président Joko Widodo de mettre sur pied une enquête indépendante, car selon de précédents rapports, plusieurs personnes pourraient être impliquées, notamment des membres de l’Agence nationale du renseignement.

ASIE DU SUD

Inde : pas de viande pendant 4 … voire 8 jours

Scroll.in – Toute la presse indienne le note ce mercredi : la ville de Mira-Bhayander, dans la banlieue nord de Bombay (Maharashtra), pourrait interdire la coupe et la vente de viande du 10 au 18 septembre. En cause : la fête religieuse de Paryushan, durant laquelle les Jaïns jeûnent et célèbrent la « non-violence ». Le jaïnisme, l’une des plus anciennes religions indiennes, promeut un végétarisme strict et le pacifisme envers tout être vivant. La ville de Bombay devra elle aussi se passer de viande pendant quatre jours, les 10, 13, 17 et 18 septembre ; cela soulève les critiques des bouchers, qui regrettent des pertes financières, mais aussi des représentants d’autres religions. Il ne s’agit pourtant pas d’une nouveauté, rappelle The Indian Express. C’est en 1964 que la première interdiction de vente de viande a été imposée pour satisfaire la demande des Jaïns, une communauté puissante et très présente dans le commerce et l’industrie à Bombay.

La rédaction d’Asialyst

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