Revue de Presse Asie – 7 septembre 2015

Croissance chinoise corrigée, Rohingya du Cambodge et Gandhi accusé de racisme

Copie d’écran de Firstpost, le 7 septembre 2015.
Copie d’écran de Firstpost, le 7 septembre 2015.

ASIE DU NORD-EST

Chine : la croissance 2014 revue à la baisse

China Daily – C’est le plus faible taux de croissance pour Pékin depuis 24 ans. Selon la nouvelle estimation du Bureau national des Statistiques, la croissance chinoise n’aurait atteint que 7,3 % en 2014, et non 7,4 %. Ce n’est pas la première fois que le gouvernement corrige les chiffres du PIB a posteriori, à la baisse comme à la hausse. En cause cette année, le ralentissement du marché immobilier, la baisse de la demande intérieure couplée à des exportations instables. Une dynamique qui se poursuit cette année : au premier semestre 2015, la croissance chinoise est estimée à 7 %. Mais pas de panique pour les autorités de Pékin. Selon elles, la Chine entame une période de croissance « normale », « plus faible mais de meilleure qualité ». Le China Daily note d’ailleurs que plusieurs indicateurs soulignent, depuis l’été, une stabilisation de l’économie chinoise (consommation d’énergie, fret ferroviaire, prix des logements).

Corée : pourparlers sur les prochaines retrouvailles entre familles divisées

Korea Herald – Après un mois d’août tendu (explosion de mines antipersonnel et tirs de missiles de part et d’autre de la frontière), trois officiels sud-coréens et leurs homologues nord-coréens se sont rencontrés ce lundi 7 septembre à Panmunjom. Au programme : la tenue d’une prochaine rencontre entre les familles divisées par la guerre de Corée (1950-1953). Ces réunions pourraient avoir lieu dès le mois prochain, au mont Kumgang (Nord). Au total, plus de 66 000 Sud-Coréens vivent encore avec un ou plusieurs membres de leur famille en Corée du Nord, indique le Korea Herald.

Taïwan : la candidate du KMT à la présidentielle en appelle aux forces de la méditation pour remonter dans les sondages

Taipei Times – Alors que la presse nationale continue d’alimenter ses colonnes de rumeurs sur le renoncement de la candidate du Kuomintang à l’élection présidentielle, Hung Hsiu-chu, devant ses piètres résultats obtenus dans les sondages, a annoncé la semaine dernière qu’elle se « retirait » pour méditer. Elle revient sur la scène médiatique ce lundi avec un nouveau constat : « Taïwan est malade. » Selon elle, les racines du mal sont à chercher dans la classe politique, qui a donné un mauvais exemple aux Taïwanais. Le China Times, quoditien en langue chinoise, s’interroge sur le nouveau gourou à l’origine de ce réajustement en matière de communication électorale.

ASIE DU SUD-EST

Birmanie : un réfugié Rohingya souhaite quitter le Cambodge pour retourner dans son pays

The Irrawaddy – Alors qu’il appartient à « l’une des ethnies les plus persécutées au monde » d’après l’ONU, un réfugié Rohingya souhaite quitter le camp qui l’abrite au Cambodge pour retourner en Birmanie. Conséquence de l’accord vivement controversé entre Canberra et Phnom Penh sur le transfert de réfugiés, il avait accepté de quitter le camp du Nauru (géré par l’Australie) pour le Cambodge, il y a trois mois. Le jeune Rohingya n’a pas souhaité justifier son choix, indique le ministre cambodgien de l’Intérieur. The Irrawaddy pointe néanmoins le facteur familial : son père lui aurait rendu visite récemment pour lui demander de rentrer en Birmanie. Les liens du sang, plus forts que la persécution ?

Thaïlande : les élections birmanes remettront-elles en cause les rapports entre les deux pays ?

The Nation – Les relations entre Bangkok et Nay Pyi Taw sont au beau fixe. The Nation revient sur le rapprochement entre les deux gouvernements, fondamentalement lié à la question ethnique. Depuis que le Président birman Thein Sein a décidé de lancer un processus de réconciliation nationale (2011), la Thaïlande, auparavant considérée comme déstabilisatrice car abritant des dizaines de milliers de réfugiés birmans, est désormais vue comme un soutien de poids. L’élimination de la méfiance entre les deux Etats voisins a ouvert la voie à de nombreux champs de coopération (sécurité et défense, formation, humanitaire). Mais voilà que la Thaïlande en viendrait presque à regretter la tenue d’élections (annoncées comme) libres et transparentes en Birmanie. Car si l’équipe gouvernementale de Nay Pyi Taw change en novembre, les relations qu’elle entretient avec les autorités de Bangkok pourraient en pâtir. Le quotidien The Nation note en effet qu’entre la junte thaïlandaise et la leader de l’opposition birmane Aung San Suu Kyi, les contacts ont été jusqu’ici réduits à la portion congrue…

Vietnam : alerte rouge sur la productivité des travailleurs

Bizlive.vn (en vietnamien) – Selon la direction nationale des statistiques, la productivité des travailleurs vietnamiens se classe à la dernière position dans l’ASEAN. Une situation alarmante qui va à l’encontre de la situation démographique du pays : une population jeune et dynamique. Les experts estiment que si rien ne change, il faudra attendre jusqu’en 2038 pour voir la productivité rattrapper celle des Philippines et en 2069 celle de la Thaïlande. Et cette distance se creusera encore plus si les pays voisins révolutionnent leur économie dans le contexte de la régionalisation et de mondialisation de l’économie.
Partant des données de 2013, si la productivité vietnamienne se situe à 1, les Philippines et l’Indonésie se trouvent à 1,8, la Thailande à 2,7, la Malaisie à 6,6 et Singapour à 18. Le cabinet McKinsey constate que l’économie vietnamienne aujourd’hui repose en majorité sur la sous-traitance simple, demandant juste une main-d’œuvre bon marché pour des produits de faible qualité. Le danger viendra un jour prochain quand le salaire et le niveau de vie augmenteront, signant la fin de l’avantage comparatif du Vietnam.

ASIE DU SUD

Pakistan : l’armée prête à contrer toute agression indienne

Dawn – Ambiance glaciale pour la commémoration des cinquante ans de la guerre indo-pakistanaise de 1965. Sempiternelle pomme de discorde : la région du Cachemire, disputée entre Islamabad et New Delhi depuis leur indépendance en 1947. Lors de son discours, le général Raheel Sharif, chef de l’armée pakistanaise, a ainsi déclaré : « Si l’ennemi se livrait à une quelconque mésaventure, peu importe la taille et l’échelle – petite ou grande – il devrait en payer un coût insupportable. » Ces propos sont interprétés par le quotidien pakistanais Dawn comme une réponse au chef d’Etat-major indien des armées qui, la semaine dernière, avait indiqué que ses troupes étaient parées à la « nouvelle nature de la guerre », « plus rapide et plus courte ».

Inde : Gandhi était-il raciste ?

Firstpost – C’est un livre qui fait l’effet d’une bombe. The South African Gandhi: Stretcher-Bearer of Empire (« Le Gandhi Sud-Africain : brancardier de l’Empire ») dresse le portrait d’un Gandhi « vertement raciste », « porte-drapeau éhonté de l’Empire britannique », durant la vingtaine d’années qu’il a passées en Afrique du Sud (1893-1915). Les auteurs de la biographie – Ashwin Desai et Goolam Vahed, deux universitaires sud-africains d’origine indienne – accusent Gandhi d’avoir « réécrit sa propre histoire » dans ses mémoires et souhaitent corriger la vision idéalisée du mahatma.

Bangladesh : inauguration du chantier de construction pour les deux plus gros vaisseaux patrouilleurs du pays

The Bangladesh Today – La chef du gouvernement bangladaise Sheikh Hasina s’est rendue ce dimanche 6 septembre sur le chantier naval de Khulna, pour inaugurer la construction de deux vaisseaux patrouilleurs – les plus gros du pays. Selon elle, ce chantier naval a trois atouts pour le Bangladesh : un pôle d’attractivité pour les Etats de la région qui souhaitent moderniser leur marine, un pourvoyeur de formation et d’emplois pour les populations des alentours, et un élément-clé pour assurer la sécurité maritime du pays.

La rédaction d’Asialyst

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