Revue de presse Asie - 1er juillet 2015

Crash indonésien, cybersécurité chinoise et législatives sri-lankaises

SRI LANKA RAJAPAKSA
Capture d’écran du Indian Express.

Indonésie : crash de l’Hercules, les causes de l’accident encore floues

Jakarta Post Officiellement, l’avion Hercules C-130 de l’armée de l’air devait acheminer du matériel vers d’autres camps militaires indonésiens. Officieusement, il servait également d’avion de transport pour le personnel de la base de Medan (nord de Sumatra), où a eu lieu le crash hier mardi 30 juin. Douze membres d’équipages, trois pilotes, un navigateur et huit techniciens, ainsi que cent un passagers se trouvaient à bord de l’avion au moment du drame ; et donc probablement des membres des familles des militaires, dont des femmes et au moins un enfant, selon un porte-parole de la base de cette grande ville de l’île de Sumatra. Après l’accident, l’armée de l’air indonésienne a promis « d’évaluer » toute sa flotte d’avions Hercules C-130, rapporte le Jakarta Post. L’enquête n’a pas permis encore de déterminer les causes de l’accident. De son côté, le président indonésien Joko Widodo appelle à un tournant dans la politique d’armement du pays : « Nous ne devons plus acheter des armes mais moderniser notre système actuel d’armement », selon des propos rapportés par Tempo.co.

Chine : nouvelle loi sur la cybersécurité

China Daily avec Xinhua – Le Parlement chinois a fait voter une loi sur la sécurité nationale, avec un accent mis sur la cybersécurité et la mise en place d’un système de gestion de crise « coordonné et efficace », rapporte le quotidien anglophone officiel China Daily. La loi inclut une « clause de souveraineté », qui couvre, entre autres, les actifs et les activités chinoises dans l’espace, l’océan et les régions polaires. Il s’agit de faire face à des « défis sécuritaires qui s’intensifient », a déclaré Zheng Shu’na de la Commission des Affaires législatives à l’Assemblée nationale populaire. « A l’extérieur, le pays doit défendre sa souveraineté comme ses intérêts de sécurité et de développement, a ajouté Zheng Shu’na, et (…) il doit aussi maintenir la sécurité politique et la stabilité sociale. » Cette loi est une nouvelle émanation de la ligne sécuritaire dure et des avertissements répétés contre la « subversion idéologique étrangère » lancés par le président Xi Jinping depuis 2013, lorsqu’il a établi une omnipotente Commission de Sécurité nationale présidée par lui-même. Cette politique s’est traduite par une répression de la société civile et une inquiétude grandissante de la part des compagnies étrangères quant à la confidentialité de leurs opérations en Chine.

Inde : reculade sur la protection des homosexuels

Hindustan Times Le ministre des affaires juridiques du gouvernement conservateur du BJP avait étonné en déclarant ce lundi 29 juin dans une interview rapportée par le Times of India, qu’il était favorable à une plus grande reconnaissance du droit des homosexuels et à une annulation de l’article 377 du code pénal, qui prévoit la prison à vie pour ces relations dites « contre-nature ». Certainement sous pression de sa hiérarchie et du groupe hindouiste RSS, d’où sont issus les membres du gouvernement, ce ministre a fait volte-face et a même nié avoir tenu ces propos, selon le Hindustan Times. Ce faux espoir représente une insulte, un « crachat » au visage de la communauté homosexuelle, s’écrie un militant sur le site Daily O, qui réitère le besoin de lutter pour la reconnaissance de cette égalité en Inde.

Sri Lanka : retour de l’ancien président pour les législatives

The India Express – La période de grâce aurait été de courte durée pour le nouveau président sri-lankais Maithripala Sirinisa, symbole d’une alternance démocratique modérée. Son rival vaincu à l’élection de janvier dernier, a déjà décidé de sortir de sa « retraite politique ». Mahinda Rajapaksa a ainsi annoncé qu’il se présenterait aux prochaines législatives du 17 août, au poste de Premier ministre. La décision de Rajapaksa, qui a dirigé le pays pendant 10 ans, notamment durant la fin sanglante de la guerre civile, va certainement rendre furieux les organisations des droits de l’homme, qui l’accusent de crimes contre l’humanité à l’encontre des Tamouls.

Corée du Sud : bientôt la fin du virus MERS ?

Korea Times– Le gouvernement de Séoul, encore très prudent, pourrait déclarer le pays totalement débarrassé du symptôme respiratoire du Moyen-Orient (MERS), d’ici fin juillet. Cela fait quatre jours consécutifs que la Corée du Sud n’a recensé aucun nouveau cas de contamination au coronavirus, mis à part les 182 patients déjà contaminés. Pas non plus de décès supplémentaire signalé, ce qui « maintient » le taux de mortalité à 18,1 %. Résolument optimistes, les autorités sud-coréennes ont voulu marquer le coup en encourageant à nouveau le tourisme dans le pays avec l’annulation des frais de visas pour les visiteurs en provenance de Chine et d’Asie du Sud-Est, rapporte le Hindustan Times.

Vietnam-Cambodge : colères officielles après des troubles à la frontière

TuoiTre News – La frontière mal définie qui sépare le Vietnam du Cambodge au niveau du district vietnamien de Moc Hoa dans la province de Long An, a été le théâtre de heurts dimanche 28 juin. Aujourd’hui, le gouvernement vietnamien a fait savoir son indignation, rapporte le TuoiTre News. Selon Hanoï, un groupe de 250 “Cambodgiens extrémistes” se seraient attaqués à une vingtaine de Vietnamiens qui n’ont pas réussi à les empêcher de s’avancer sur le sol national. Au moins 10 personnes ont été blessées lors de ces heurts. Selon un moine cambodgien cité par Voice of America, une centaine de Cambodgiens emmenées par le député d’opposition Real Camerin pour « visiter » des territoires disputés dans la province de Svay Rieng côté cambodgien, ont été « bloqués » et « battus » par des gardes frontière et des civils vietnamiens, qui se sont « aventurés sur le sol du Cambodge ». Le gouvernement de Hanoï appelle à une démarcation urgente de la frontière avec son voisin pour ne pas menacer les « relations saines » entre les deux pays.

Japon : démission d’une responsable américaine de Toyota inculpée pour importation de drogue

Japan Times – Le groupe japonais a fait part ce mercredi de la démission de sa directrice de la communication globale Julie Hamp, première femme nommée à un poste de direction par Toyota. Julie Hamp avait été arrêtée le 18 juin dernier pour importation de drogue au Japon. La compagnie a accepté sa démission « après considération des inquiétudes et du malaise causé à nos actionnaires par les derniers événements », a déclaré Toyota sur son site internet. Cette démission intervient après que le PDG Akio Toyoda s’est déclaré confiant dans le fait que Mme Hamp n’avait pas enfreint la loi japonaise « intentionnellement ». Julie Hamp a été arrêtée à son hôtel à Tokyo après la découverte dans ses affaires à l’aéroport de Narita, d’un paquet contenant de l’oxycodone. Cet analgésique stupéfiant, utilisé pour soulager la douleur, est légal au Japon sous ordonnance, mais son importation sans permission peut être punie de 10 ans de prison. Julie Hamp a assuré aux enquêteurs qu’elle avait demandé à ce qu’on lui envoie l’anti-douleur des États-Unis pour soulager ses problèmes de genoux. « Elle nous a dit qu’elle n’avait pas eu conscience d’importer des narcotiques lors de son arrestation », a rapporté un officier de police.

La rédaction d’Asialyst

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