REVUE DE PRESSE ASIE – 19 juin 2015

MERS en Thaïlande, tensions entre Indonésie et Malaisie, réforme politique vietnamienne

Photographie de marins chinois.
Photo prise à une date non précisée par les marins chinois à pied d’œuvre pour construire les installations artificielles de la Chine sur le récif de Fiery Cross dans l’archipel très disputé des Spratleys. (Crédit : Sina)

Thaïlande : premier cas de MERS

Bangkok Post – La Thaïlande découvre son premier cas de syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS). Un ressortissant d’Oman âgé de 75 ans qui résidait au Grace Hotel, dans la soï 3 de Sukhumvit, a été testé positivement dans un hôpital privé de Bangkok pour le coronavirus, selon le Bangkok Post. L’homme, qui voyageait avec son fils, a été transféré à l’Institut des maladies contagieuses et placé en isolement. Il a dit avoir bu du lait de chameau, ce qui pourrait expliquer l’infection, les chameaux étant l’une des voies de transmission du virus. Les autorités médicales thaïlandaises cherchent maintenant à retrouver les personnes avec lesquelles le patient est entré en contact.

L’Indonésie « prête » à « attaquer » la flotte Malaisienne à Ambalat

The Jakarta Post – La tension est montée d’un cran entre l’Indonésie et la Malaisie à propos d’Ambalat, une zone maritime au large de la frontière entre la province indonésienne de Kalimantan Utara et l’Etat malaisien de Sabah dans le nord-ouest de Bornéo. Les deux Etats qui revendiquent la souveraineté sur cette zone sont à couteaux tirés depuis 2009. Après les récentes manœuvres malaisiennes de navires et d’avion de guerre, le ministre indonésien de la Défense Ryamizard Ryacudu s’est déclaré « prêt » à lancer « l’Opération Bouclier invincible » (Operasi Perisai Sakti). Le ministre dénonce neuf « incursions illégales » des forces de la Malaisie, « profitant que la garde était baissée » dans ce qu’il considère comme les eaux territoriales indonésiennes. L’Opération est déjà en place avec 5 avions chasseurs et trois navires de guerre. En parallèle, les deux pays sont d’accord pour rouvrir les négociations. L’Indonésie a d’ailleurs envoyé un diplomate à Kuala Lumpur, mais selon les observateurs, la situation devrait rester tendue dans les semaines qui viennent.

Photos très décontractées de marins chinois sur une île disputée en Mer de Chine du Sud

Sina – En Mer de Chine du Sud, on est fier de son travail pour la patrie et on le fait dans la joie. Voilà littéralement le message en légende de cet étonnant portfolio publié sur Sina, l’une des principales plateformes de réseaux sociaux en Chine. Les 17 clichés ont été pris sur Fiery Cross Reef, l’un des 7 récifs sous le contrôle de Pékin dans l’archipel des Spratleys. On y voit des marins habillés en treillis militaires, des hommes mais surtout des femmes qui posent comme des mannequins sur la digue et dans des serres. Il y a même une photo d’un cochon qui barbote dans son enclos. Le titre de ce slideshow : « Résultats gratifiants sur le récif de Yongshu (nom chinois de Fiery Cross) : (en train de) construire des serres végétales et (de) faire pousser des arbres fruitiers ». L’ensemble montre surtout la vitesse à laquelle la Chine développe ses installations en support de ses militaires sur ce récif constitué en île artificielle, comme les six autres récifs dans cette zone. Et cela malgré la colère des pays voisins comme le Vietnam ou les Philippines, et les récentes tensions entre la marine chinoise et un avion américain de surveillance.
Comme le signale le quotidien britannique The Guardian, ce qui n’est pas montré sur ces photos, ce sont les radars et la piste de 3000 mètres, visibles sur des images d’un satellite commercial. Les remorqueurs ou tout autre équipement servant à construire une île artificielle sont également absents des clichés. La Chine a dit cette semaine que ses projets sur les Spratleys seraient « bientôt terminés », mais qu’elle continuerait à construire des installations. Ces îles artificielles, a ajouté Pékin, auront un usage militaire indéfini, mais aussi un rôle dans les opérations de sauvetage en mer, la protection de l’environnement ou la navigation.

Vietnam : le parlement élargit les pouvoirs du Premier ministre

Vietnamnet (le premier et le plus ancien des médias 100% numériques au Vietnam. Généraliste, sous la tutelle du ministère des Télécommunications, publie régulièrement des tribunes iconoclastes d‘intellectuels.) – Ce n’est pas une marche vers la dictature absolue, mais plutôt une « victoire » des « libéraux » pour se dégager de l’étau du Parti communiste vietnamien. Ce vendredi matin, le parlement a accordé des pouvoirs — fortement — accrus au Premier ministre Nguyen Tan Dung (Nguyễn Tấn Dũng). Un projet de réforme de l’Etat soumis aux parlementaires et émaillé de multiples tractations politiques depuis 2011. Désormais, le chef du gouvernement sera le seul responsable de l’exécutif de tous les échelons de l’administration vietnamienne. Ainsi pourra-t-il nommer ses ministres et vice-ministres. Son ministre de l’Intérieur pourra nommer les présidents des comités populaires des provinces (équivalent de la fonction du Maire en France).
La réforme a pris du temps en raison de l’opposition d’une partie de la classe politique. Selon elle, la concentration des pouvoirs aux mains d’un seul homme est anticonstitutionnelle. « Pas du tout ! soutient Phan Trung Ly, président de la commission juridique du Parlement. La Constitution prévoit que le numéro 1 du gouvernement, c’est-à-dire le premier ministre, doit diriger et être responsable de l’administration, qu’elle soit centrale ou locale… » Jusqu’à présent, les décisions et nominations étaient effectuées de façon « collégiale », en tenant compte des différents courants à l’intérieur du Comité central du Parti, du Politburo et du Parlement, entre autres. C’est un succès politique pour le Premier ministre Nguyen Tan Dung, considéré par les observateurs internationaux et vietnamiens comme « réformiste, progressiste et habile ».

Hong Kong : Pékin appelle à se concentrer sur l’économie plutôt que de bloquer la réforme électorale

Global Times – Le quotidien anglophone officiel revient sur la colère du gouvernement chinois après le vote des députés hongkongais. Ce jeudi, les membres du Legislative Council ont rejeté par 28 voix contre 8 la réforme électorale proposée par Pékin. Cette réforme entend permettre l’élection du chef de l’exécutif de Hong Kong au suffrage universel, mais sous le contrôle d’une commission nommée par le gouvernement central pour sélectionner les candidats en amont. Faisant fi du rejet de cette réforme, l’Assemblée nationale populaire a affirmé qu’elle la mettrait en œuvre de toute façon. Et d’appeler Hong Kong à se concentrer sur le développement économique et l’amélioration du niveau de vie de la population. Le mouvement des « parapluies » à l’automne dernier, a mobilisé jusqu’à 100 000 personnes dans les rues chaque jour pendant deux mois et demi pour réclamer une vraie démocratie. Depuis, l’économie locale, selon le gouvernement, est « gravement affectée ». Le quotidien de Pékin cite un rapport de l’Académie des Sciences sociales de Chine paru en mai, et selon lequel Hong Kong serait passée derrière Shenzhen en terme de « compétitivité économique ». L’ancienne colonie britannique ne serait donc plus la « ville la plus compétitive de Chine ».

Première Journée mondiale du Yoga : l’Inde veut battre des records de soft power

The Indian Express – Il y avait la fête de la musique des Français, il y aura désormais la fête du yoga des Indiens ! A fond les chakras, l’Inde fait marcher à plein régime son soft power. L’idée revient parait-il à Narendra Modi : dans son discours de septembre dernier devant l’Assemblée générale des Nations Unies, le Premier ministre a « souhaité » que le 21 juin soit adopté comme la journée mondiale du yoga. Neuf mois plus tard, le gouvernement indien et les ambassades de l’Inde dans 192 pays préparent pour ce dimanche des événements à grand spectacle. Le principal aura lieu à Rajpath, la grande avenue de New Delhi utilisée pour les cérémonies. Elle accueillera sur une étendue de 1400 mètres, sont attendus pas moins de 37 500 tapis individuels de yoga. Le quotidien Indian Express précise que les organisateurs voulaient réunir 45 000 tapis de yoga, mais que cela n’a finalement pas été jugé « réaliste ». On est ici, de toute façon, bien au-delà du record du monde établi à 29 973 tapis de yoga, par Vivekananda Kendra.

La rédaction d’Asialyst

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