Revue de presse Asie - 10 juin 2015

Peur chinoise du MERS, attaque indienne en Birmanie et sarong malaisien

Capture écran de The Straits Times.
Capture écran de The Straits Times.

MERS : la peur de la propagation en Asie orientale

South China Morning Post – Le coronavirus MERS (Syndrôme respiratoire du Moyen-Orient) va-t-il se transformer en pandémie hors de Corée du Sud ? C’est trop tôt pour le dire, mais Hong Kong signale ce mercredi trois personnes qui pourraient être contaminées : trois jeunes femmes de retour de Séoul et qui présentaient les symptômes du virus (fièvre, diarhée, nez coulant). Quelque 19 personnes avaient déjà été isolées en quarantaine, avant d’être testées négatives au MERS, après un voyage en Corée du Sud. Dans ce pays, selon le Korea Herald, le virus a fait 2 nouvelles victimes et 13 nouveaux patients contaminés portant ce mercredi matin le bilan à 9 morts, 108 malades et 3 439 personnes mises en quarantaine.
Du coup la Chine continentale s’inquiète fortement : un porte-parole du ministère de la Santé et du Planning familial a averti la population que les risques de propagation du virus dans le pays s’étaient « élevés significativement », rapporte le China Daily. Tous les efforts sont faits pour « empêcher des personnes contaminées de rentrer dans le pays », écrit le quotidien officiel, mais aussi pour « former et préparer le personnel médical dans les régions-clés comme les cités portuaires ». La recherche d’un vaccin contre le MERS est aussi lancée en Chine, a annoncé le porte-parole. Même inquiétude ailleurs et notamment au Vietnam. Tuoi Tre News rapporte que la municipalité d’Hô-Chi-Minh-Ville a préparé trois hôpitaux pour accueillir de « possibles » patients contaminés au MERS.

L’armée indienne attaque des rebelles en Birmanie

Indian Express – Le quotidien revient sur l’attaque aérienne transfrontalière menée ce mardi 9 juin par l’armée indienne en Birmanie. Etaient ciblés trois camps de rebelles à une vingtaine de kilomètres de la frontière, dans la forêt dense de la région de Sagaing dans l’Ouest birman. Ces camps étaient accusés par New Dehli d’entraîner des groupes d’ « insurgés » du nord-est de l’Inde, comme le National Democratic Front of Bodoland (NDFB). Pour l’instant, le bilan s’élèverait au moins à 18 « insurgés » tués durant l’attaque, mais les informations ne sont pas vérifiées. Ce raid est l’aboutissement d’une décennie de diplomatie secrète entre le ministère indien des Affaires extérieures et les autorités birmanes, révèle l’Indian Express ce mercredi.

Pakistan : un chrétien pendu après des aveux de meurtre sous la torture

Al-Jazeera – Les associations de défense des droits de l’homme dénoncent une exécution injuste à Islamabad. Accusé d’un meurtre en 1992, ayant avoué sous la torture, il avait quinze ans au moment des faits. Depuis, Aftab Bahadur clamait son innocence. Les exécutions capitales avaient repris au Pakistan après la tuerie dans une école de Peshawar le 16 décembre dernier au cours de laquelle près de 150 élèves avaient été abattus. L’article mentionne au final la confession chrétienne de l’homme exécuté qui affirmait, selon Al-Jazeera, que lui et ses compagnons de cellules à la prison de Kot Lakhpat étaient constamment menacés par les autres prisonniers à cause de leur religion.

Thaïlande : le langage mensonger de la junte sur la répression

New Mandala – La junte au pouvoir en Thaïlande dissimule la répression et la violence sous un vernis de mots mensongers, écrivent les universitaires Tongchai Winichakul et Tyrell Haberkorn sur le site New Mandala. Détentions et séances de torture deviennent des « ajustements d’attitude », un coup d’Etat est désormais appelé un « changement d’administration » et la « réconciliation » signifie la soumission d’une majorité de la population au diktat d’une minorité élitiste. Même les militaires eux-mêmes ne sont pas dupes du double langage qu’ils utilisent à profusion, mais ce subterfuge leur permet de maintenir un mince vernis de cohérence couvrant l’anachronisme de leur gouvernement.

Birmanie : 55 pêcheurs indonésiens « illégaux » relâchés

The Jakarta Post – La Birmanie a accepté de libérer 55 pêcheurs indonésiens arrêtés en 2014 au moment où leurs cinq bâteaux se dirigeaient vers la Thaïlande. Ils étaient suspectés de pêche illégale dans les eaux birmanes. « A travers des négociations durant lesquelles il a été prouvé que les pêcheurs étaient en réalité victimes du trafic d’êtres humains, nous avons pu obtenir leur libération », a déclaré la ministre indonésienne des Affaires étrangères, Retno Marsudi. Les 55 pêcheurs avaient été condamnés à des peines de 7 à 9 ans de prison.

Vietnam : un ministre « menacé » après l’achat de 13 trains chinois

Dân Trí (en vietnamien – « Esprit du peuple » accompagné du slogan « Forum intellectuel du peuple », est publié par l’Association pour l’encouragement à l’éducation, un organisme public sous la tutelle du ministère de l’Education nationale. Généraliste avec une prédominance des informations traitant de l’éducation supérieure) – Le débat intervient en pleine montée des tensions entre le Vietnam et la Chine sur la Mer de l’Est (nom vietnamien de la Mer de Chine). Hanoi a signé un contrat d’achat de 13 trains de fabrication chinoise, pour environ 63 millions de dollars. Ils rouleront sur la nouvelle ligne péri-urbaine de 13 km, Hanoi – Hà-Dông – Cat-Linh (Nord) à la vitesse de 80 km/h. Chaque train sera livré standard avec une locomotive diesel et quatre wagons de passagers. Il est certain qu’il va falloir acheter des wagons supplémentaires.
Or, l’opinion publique bout. A Hanoi, l’un des rares politiciens populaires et respectés, le ministre des Transports, Dinh La Thang, admet avoir reçu des messages de protestation et de menace. La construction de la ligne ferroviaire étant financée par la Chine, le Vietnam est obligé par contrat d’acheter tous les équipements auprès d’entreprises chinoises. « Je sais que ces entreprises sont très peu compétentes, poursuit le ministre. J’ai essayé plusieurs fois de les changer mais c’était impossible ! » Prévu à 552 millions de dollars, la construction de la ligne a pris 2 ans de retard et une augmentation des coûts portant le budget à 891 millions de dollars. La presse rapporte régulièrement des scandales liées à ce projet : corruption après le suicide récent d’une haute responsable en charge des chemins de fer, accidents mortels à répétition provoqués par les chutes des rails du chantier sur les passants.

Malaisie : sarong obligatoire ?

The Straits Times – Il n’existe pas de « politique du sarong » en Malaisie. Voilà ce qu’a affirmé pour se défendre le ministre des Transports, Liow Tiong Lai, en réaction à l’incident qui a provoqué un tollé dans l’opinion. Une dame d’une cinquantaine d’années portant une jupe dans la rue a dû, sous la pression d’un agent du Département des Transports routiers, se vêtir d’un sarong. Cette pièce de tissu d’un mètre de large dont on joint les extrémités, forme un étui cylindrique autour de la taille et des jambes. Suzanna Tan avait posté l’incident sur Facebook avec deux photos d’elles avec jupe puis avec sarong. « Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer », avait-elle écrit sur son post. Les photos devenues virales ont provoqué la colère de certains députés et représentants d’association de défense des droits. Le Département des Transports routiers s’est depuis excusé pour le comportement de son agent.

La rédaction d’Asialyst

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