Revue de presse - 27 mai 2015

Peine de mort vietnamienne, camps malaisiens, initiative taïwanaise

Image de la capture
Capture d'écran du Jakarta Globe.

Indonésie : l’audience en appel de Serge Atlaoui retardée au 3 juin

The Jakarta Globe – Le Tribunal administratif de Jakarta a déplacé au 3 juin l’audience du Français pour un « appel de la dernière chance ». Serge Atlaoui est dans le couloir de la mort après une condamnation pour trafic de drogue. La justice indonésienne l’a jugé coupable d’avoir travaillé dans une usine produisant 100 kg de pilules d’extasy par semaine. Atlaoui plaide toujours l’innocence. Le retard du verdict est officiellement dû à l’absence du juge qui devait présider l’audience en cette fin de semaine. « Il est en formation », a précisé un de ses collègues, juge au même Tribunal. Dans une affaire où 8 des 10 accusés condamnés à la peine capitale ont déjà été exécutés, Serge Atlaoui a obtenu un peu de répit en lançant cette procédure d’appel. Le ministre français des affaires étrangères Laurent Fabius avait averti Jakarta de « conséquences » en cas d’exécution d’Atlaoui. Peu impressionné, le Président indonésien Joko Widodo a récemment rejeté toute clémence pour les ressortissants étrangers impliqués dans du trafic de drogue, dont l’éradication est une cause nationale dans le pays. Jokowi a déclaré que la peine de mort était une chose « positive » pour l’Indonésie.

Vietnam : Supprimer la peine de mort pour les corrompus ? Le “peuple n’en veut pas” !

Tuoitre – Le parlement vietnamien en plein débat sur l’abolition de la peine de mort. Cette peine s’applique à un nombre important de crimes et parfois de délits allant du meurtre au viol avec violence, en passant par la malversation financière, les graves abus de biens sociaux, jusqu’au trafic de drogue et à la corruption. Les députés ont d’emblée écarté du projet de réforme le trafic de drogue et la corruption aggravée. Le titre de l’article reprend la déclaration du député Nguyen Xuan Ty qui est aussi lieutenant-général de l’armée et vice-directeur de l’Académie militaire. Selon lui, « la corruption doit être punie sévèrement ! Aujourd’hui, la corruption ne concerne pas que les petites mouches [en référence à la lutte anti-corruption en Chine, NDLA]. Elle est le fait des tigres qui sucent le budget de l’Etat, exploitent le peuple. Ils sont bien pires que les pires des propriétaires terriens, des seigneurs féodaux d’antan… »

Malaisie : les camps de trafiquants d’êtres humains découverts dès novembre

The Straits Times – Quand la police malaisienne avoue un mensonge officiel… L’info est révélée par un membre de la General Operations Force chargée notamment de l’enquête sur les camps détenant des Rohingyas, apatrides de Birmanie et migrants du Bangladesh. Ces camps ont été découverts bien avant le 11 mai dernier, c’est-à-dire en fait dès le mois novembre, puis en janvier après des arrestations d’immigrés clandestins. « Nos détenus nous ont expliqué d’où ils venaient et nous avons suivi leur piste jusqu’au camp, affirme l’un des officiers cités dans le Straits Times. Lorsque nous avons découvert le camp, il y avait près de 50 personnes, certainement des Rohingyas et des Bangladais, tous en cage… Ils avaient l’air faibles et affamés. » L’officier interrogé n’est « pas certain » de la raison pour laquelle n’a pas été rendue publique à l’époque, ni pourquoi les autorités en ont informé les médias ces jours-ci.

La Thaïlande est-elle une simple “zone de transit” pour les boat-people ?

Bangkok Post – Les affirmations des autorités thaïlandaises selon lesquelles le royaume n’est qu’une zone de transit et n’est donc pas directement concerné par la crise des boat-people ne tiennent pas debout, estime Sanitsuda Ekachai dans le Bangkok Post. La Thaïlande est en fait le centre nerveux de la contrebande d’êtres humains dans la région. Et seul son engagement sincère dans une coopération avec les autres pays concernés peut permettre de faire face à cette crise, affirme l’éditorialiste.

Le leader pro-démocrate hongkongais Joshua Wong n’est pas le bienvenu en Malaisie

The Straits Times – A 17 ans seulement, il fut l’un des principaux leaders de la « révolution des parapluies » à Hong Kong l’automne dernier. Jusqu’à 100 000 personnes, des étudiants et membres du collectif pro-démocrate « Occupy Central », avaient bloqué transports et commerces dans divers quartiers de la ville. Raison de la colère : le refus par le gouvernement chinois d’autoriser l’élection du chef de l’exécutif hongkongais au suffrage universel. Ce mardi, Joshua Wong s’est vu refusé l’entrée en Malaisie à l’aéroport de Penang. Invité par des « activistes malaisiens », il devait s’exprimer lors d’une série de forums le 3 juin, à la veille du vingt-sixième anniversaire du massacre de la place Tiananmen. Les autorités malaisiennes n’ont pas fourni d’explications sur ce refus d’entrée sur leur territoire.

Initiative taïwanaise pour la paix en Mer de Chine du Sud

China Times (en chinois) – Face à la montée de la tension autour des archipels des Spartleys, des Pratas, des Paracels et du banc Macclesfield, le China Times, comme l’ensemble de la presse taiwanaise, titre sur “l’Initiative de paix en mer de Chine méridionale”. Cette offensive diplomatique, qui se veut majeure, a été lancée ce mardi par Ma Ying-jeou, le président de la République. Elle est soutenue par Washington. Privé de statut international et diplomatique, Taiwan n’en défend pas moins ses intérêts dans cette zone minée par les conflits de souveraineté, comme cela avait été le cas en août 2012, avec une initiative de paix identique lancée au plus fort de la crise autour des îles Diaoyu/Senkaku opposant Pékin, Tokyo et Taipei.

La rédaction d’Asialyst