Laos : le nouvel ami chinois
Pékin investit majoritairement dans l’énergie et le secteur minier laotiens. Parmi les grands projets : la construction du barrage de Nam Ngiep 1 sur le Mékong dont le coût s’est élevé à 868 millions de dollars et, plus récemment, le projet de construction d’une ligne de chemin de fer de 427km entre Kunming, dans le Yunnan chinois, Vientiane et la Thaïlande. Pourtant, les relations entre les deux États n’ont pas toujours été au beau fixe. Elles étaient au plus bas dans les années 1970 lors de l’invasion chinoise au Vietnam. Les tensions se sont ensuite apaisées, la Chine devenant progressivement le plus grand investisseur au Laos.
Aujourd’hui, la Chine a tout intérêt à maintenir et renforcer ses relations avec son voisin. En effet, le Laos assume pour cette année 2016 la présidence de l’ASEAN et pourrait donc arbitrer en faveur de Pékin dans les litiges concernant la mer de Chine du Sud. En juillet dernier, le Laos avait d’ailleurs affirmé son soutien à la Chine en refusant que le tribunal international de La Haye ne gère cette question.
Le conflit en mer de Chine du Sud était par ailleurs dans toutes les têtes lors de l’allocution de Li Keqiang. Hier, mercredi 7 septembre, les Philippines ont dévoilé des photos montrant des bateaux chinois à proximité du récif de Scarborough, contrôlé par Pékin mais revendiqué par Manille rappelle Channel News Asia. Selon Manille, cette présence laisse penser que la Chine a entamé des activités de construction sur le récif afin d’en faire une base militaire. Une affirmation, sitôt niée par Pékin, qui n’a pas manqué d’alarmer les dirigeants asiatiques et ce, malgré les avancées faites pour l’adoption d’un code de conduite maritime dans la région. D’après un communiqué publié ce mercredi et rapporté dans le South China Morning Post, la Chine et les pays de l’ASEAN sont conjointement parvenus à esquisser un premier texte basé sur un consensus.
Pékin tend donc de s’imposer comme l’allié économique principal du Laos en dépit de la concurrence américaine. Barack Obama, lui aussi présent à Vientiane, a réitéré une fois encore son désir de renforcer ses liens avec l’Asie. (voir notre revue de presse du 7 septembre)
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