Revue de presse Chine - 5 septembre 2016

G20 : la Chine défend le commerce multilatéral et s'oppose au bouclier antimissile en Corée

Au sommet du G20, XI Jinping insiste sur le respect des règles de l'OMC. Copie d'écran du South China Morning Post, le 5 septembre 2016.
Au sommet du G20, XI Jinping insiste sur le respect des règles de l'OMC. Copie d'écran du South China Morning Post, le 5 septembre 2016.
South China Morning Post – Pourquoi la Chine s’obstine-t-elle à défendre un système commercial multilatéral articulé autour de l’OMC ? C’est la question posée ce lundi 5 septembre par le South China Morning Post alors que s’ouvre le sommet du G20 à Hangzhou. Il faut dire que depuis son entrée à l’Organisation mondiale du Commerce en 2001, Pékin a été le principal bénéficiaire de son système – avec un PIB par habitant multiplié par 8 et des exportations annuelles en hausse de 850 %. Un sucès certes fulgurant, mais qui s’est opéré au détriment des économies développées. C’est pourquoi ces dernières, Etats-Unis en tête, se sont tournées vers des accords commerciaux sélectifs bien que multilatéraux. Le TPP en est la dernière incarnation. Pour Xi Jinping, il s’agit d’une tendance inacceptable – d’autant plus que la Chine n’a pas été conviée à rejoindre le TPP. « Les arrangements commerciaux régionaux poussent comme des champignons et conduisent à la fragmentation des règles commerciales », a-t-il déclaré avant l’ouverture du G20. Des propos salués par le Secrétaire général de l’OMC, Roberto Azevedo.

La priorité accordée aux enjeux économiques et commerciaux n’a néanmoins pas empêché Xi Jinping de s’exprimer sur certains dossiers géopolitiques. Il s’est ainsi entretenu avec son homologue sud-coréenne Park Geun-hye en marge du G20. Le président chinois lui a réaffirmé son opposition au THAAD, bouclier anti-missile américain devant être déployé en Corée du Sud, rapporte le Global Times. Xi a notamment insisté sur la volonté chinoise de dénucléariser la péninsule coréenne, y maintenir la paix et la stabilité, ainsi que son attachement à la résolution des différends par la consultation et le dialogue. En réalité, les autorités de Pékin craignent que les technologies employées par le THAAD ne puissent permettre aux Etats-Unis et à la Corée du Sud d’espionner la Chine…

La rivalité sino-américaine sous-tend donc ce sommet du G20 – et cela dès l’arrivée d’Obama sur le tarmac de Hangzhou. Le président des Etats-Unis s’est en effet vu privé de tapis rouge… À qui la faute ? Pour l’ancien ambassadeur du Mexique en Chine Jorge Guajardo et l’expert Bill Bishop, tous deux relayés par le Guardian, cela ne fait aucun de doute : il s’agit d’un « calcul » des autorités chinoises visant à montrer un Barack Obama « faible et diminué ». Mais pour un officiel du ministère chinois des Affaires étrangère cité par le South China Morning Post, ce sont les Américains qui ont refusé le tapis rouge : le chauffeur de l’escalier roulant officiel ne parlant pas anglais, ils auraient refusé la présence d’un traducteur et préféré un simple escalier en métal. Quoi qu’il en soit, le quotidien d’Etat chinois Global Times estime que l’affaire a été « montée en épingle » par les médias occidentaux, au détriment des « véritables enjeux » qui structurent les relations sino-américaines.

Soutenez-nous !

Asialyst est conçu par une équipe composée à 100 % de bénévoles et grâce à un réseau de contributeurs en Asie ou ailleurs, journalistes, experts, universitaires, consultants ou anciens diplomates... Notre seul but : partager la connaissance de l'Asie au plus large public.

Faire un don
[asl-front-abonnez-vous]
[asl-front-abonnez-vous]